La semaine dernière, nous avons vu comment orchestrer une culture d’autorité au sein de votre organisation en réunissant les bons métiers autour d’un comité éditorial.
Maintenant que l’orchestre est en place, vous allez être confronté à un autre problème : la salle de concert reste silencieuse.
Face aux demandes de contribution, les réponses sont toujours les mêmes : « Je n’ai pas le temps » ; « Je ne suis pas légitime pour en parler » ; et plus redoutable encore : « Je ne sais pas écrire ».
Ce n’est pas un problème de processus, c’est un problème de culture.
Pour faire émerger la parole, vous devez créer un environnement qui transforme la prise de parole en un acte naturel, valorisé et surtout, simple.
Bienvenue à toutes celles et ceux qui nous rejoignent pour ce huitième épisode des Chroniques de l’Après-Clic
Chaque semaine, je partage une note de terrain sur cette nouvelle ère de la recherche, avec un seul objectif :
vous aider à transformer les risques en opportunités.
Sommaire
De l’extraction à la conversation
L’erreur fondamentale est de vouloir transformer vos experts en rédacteurs. C’est une perte de temps et d’énergie. Le véritable objectif est de capter leur savoir à la source, avec le moins de friction possible. Pour cela, il faut changer la nature de la demande.
Ne demandez pas d’écrire, demandez de parler.
Le rôle de votre comité éditorial n’est pas de commander des textes, mais de provoquer et de capter des moments de parole.
Organisez un entretien de 30 minutes avec un expert sur un sujet précis. L’objectif : enregistrer la conversation. La transcription brute de cet échange est une matière première cent fois plus riche que n’importe quel texte rédigé sous la contrainte.
Brisez la malédiction du savoir.
Souvent, vos experts ne réalisent même pas la valeur de ce qu’ils savent. C’est la malédiction du savoir : ce qui est une évidence pour eux leur semble indigne d’être partagé. Votre mission est de révéler et mettre en avant ces connaissances.
Assistez à leurs rituels existants (réunions commerciales, points techniques). Écoutez les questions des clients et les réponses des experts. Une simple phrase, une analogie utilisée pour convaincre un prospect, peut être le germe d’un futur contenu d’autorité.
Valorisez la personne, pas seulement la production
Pour qu’un expert s’investisse, il doit sentir que sa contribution nourrit l’entreprise, mais aussi sa propre reconnaissance. La construction de l’autorité de l’entreprise passe par la construction de l’autorité de ses experts.
C’est pourquoi vous devez systématiquement mettre en avant l’auteur, sa photo, sa biographie. Partagez ses publications sur les réseaux en le taguant. Montrez-lui comment sa prise de parole a généré des conversations, attiré des prospects ou même des talents.
Ses contributions n’alimentent plus un blog, mais construisent sa propre réputation.
La question stratégique
La culture de la parole ne se décrète pas, elle se pratique. Elle commence par un premier geste, simple et réussi, qui créera un précédent.
Qui, au sein de votre organisation, a les yeux qui brillent lorsqu’elle parle de son métier ?
Organisez une simple conversation de 20 minutes avec elle pour capter ses convictions. Ce sera le point de départ de votre culture d’autorité.
A la semaine prochaine,
Valentin Simony
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